Tract du 07.10.10
Vous avez dit cession...
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• L’ordre du jour du CCE SME qui a eu lieu le 05 octobre portait bien sur le projet de cession de SME. Pourtant, l’objectif présenté à cette réunion est de réaliser « à moyen terme, un rapprochement entre les sociétés SPS et SME »...  « Afin d’aboutir à la création d’une seule entité avec des statuts harmonisés »…autrement dit, une fusion.
Montage juridique :
C’est simple, « à ce jour les modalités de ce rapprochement ne sont pas arrêtées ». Nous sommes donc informés sur un projet sur lequel il n’y a pas d’information à ce jour.
Périmètre concerné par le projet :
Là, on a des informations, ils ne savent pas en quoi consiste le projet, mais ils connaissent le périmètre.
SME, filiales de SME : (ROXEL SAS, Structil SA, PyroAlliance SA)
40 % de Regulus (détenues par SNPE)
Activités commerciales de SME :(CRB, Sécurité Automobile, SME Environnement, laboratoire d’Essais au feu, UO stratégique et spatiale et valorisation technologique)
Conséquences sociales :
« Dans le cadre de la transaction, SAFRAN n’envisage aucun licenciement dans le périmètre concerné ». Voilà une information rassurante tant qu’on est « dans le cadre de la transaction »
Par contre, il y aura « une baisse de l’effectif ». S’il n’y a pas de licenciement, dans un 1er temps, il reste deux solutions :
- Ne pas remplacer les départs amiantes
- La mobilité, chère à SAFRAN.
Pas de licenciement, donc,  comme à BNC !
Et les accords ?
Les accords groupes Safran s’appliqueraient, 
« Un travail serait conduit afin de permettre un rapprochement des statuts collectifs de deux entités concernées pour aboutir à des statuts harmonisés". Traduction : les accords d’entreprise seront dénoncés.
Cela confirme les propos de Mr Herteman pour qui il est hors de question d’harmoniser vers le haut. Quant aux conventions collectives, s’ils veulent aboutir à la création d’une nouvelle société, ils voudront sûrement « harmoniser » cela aussi !
Les délais ?
Si nos « harmonisateurs » ignorent les modalités de ce qu’ils sont en train de faire, ils ont au moins une certitude : ils veulent le faire vite. Mr Gendry a annoncé une signature du contrat de cession  le 16 décembre 2010. Son calendrier prévoit 3 mois de « conditions suspensives » dans lesquelles il inclut entre autre:
 
-Fin de processus de consultation
 
-Transfert de participation
-Garanties de l’Etat pour payer SAFRAN en cas de fermeture de site.
 
-Levée des droits d’actionnaires minoritaires (Roxel, Regulus).
Selon lui la cession deviendrait effective au 31 mars 2011. Nous comprenons que Mr Gendry soit pressé de toucher son chèque mais nous tenons à rappeler que ce calendrier n’engage que lui. En ce qui concerne Roxel et Regulus, MBDA et Fiat Avio seraient prêts à renoncer à leurs droits.
Et la finance ?
SNPE récupèrerait 296 Millions € de la vente et 110 Millions € de trésorerie SME pour en transférer 54 millions à Eurenco, éponger les dettes et revendre. Conséquence pour les salariés SME : pas de participation 2010 en 2011.
« Votre grève impacte la participation et l’intéressement ! » disaient-ils en pointant un doigt accusateur… Voilà, SME est bradée, les salariés de BNC sacrifiés, et Mr Herteman se frotte les mains de faire une si bonne affaire !
Ils ont poussé le cynisme jusqu’à nous assurer que les 13 offres d’emplois ouvertes sur St Médard pour les salariés de BNC seraient toujours valables sous SAFRAN ! Monseigneur est trop bon !
Sécu Auto :
L’info supplémentaire de cette réunion, c’est une confirmation de la création d’une filiale en Chine. La direction justifie cette création par le besoin de répondre aux clients par des offres de mêmes produits sur tous les marchés et aux mêmes conditions correspondantes à ces marchés.
Traduction, pour être sur le marché chinois au prix chinois, la seule solution est d’exploiter des salariés chinois comme seule la réglementation locale le permet.
Cette filiale serait à 51 % SME et 49 % THCQ (société chinoise). Un terrain est d’ores et déjà acheté, la construction d’une unité de production est prévue en 2011 et la mise en route est prévue pour 2012.
 
Ca va vite en Chine !
Suite de la procédure : Les élus du CCE ont voté une motion rappelant que le droit d’alerte sur le projet de cession était toujours en cours et qu’ils refuseraient de participer aux consultations sur le sujet avant la remise du rapport de l’expert comptable.
La consultation des représentants des salariés sur un sujet aussi grave suppose que les informations qui leur sont remises soient un peu plus sérieuses.
Evidemment quand la direction nous informe que « à ce jour les modalités de ce rapprochement ne sont pas arrêtés », et bien à ce jour, nous sommes dans l’incapacité de nous prononcer.
Les petites phrases de la semaine :
Mr Copé dans ses déclarations pour liquider les 35 heures : « pour que les Français acceptent de travailler plus nous devons leur proposer de travailler mieux. »
Mr Herteman aux représentants des salariés de SPS : « on ne peut pas faire les choses deux fois, il faut travailler mieux.»
Tract du 04.10.10
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Ca se précise !
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• En attendant le CCE du 05 octobre prévu sur le sujet, nous publions les extraits du tract de nos collègues SUD/SPS nous concernant. Compte-rendu de la rencontre du vendredi 1er octobre 2010 avec Monsieur HERTEMAN, PDG du Groupe SAFRAN
... « Beaucoup de travail en double » ... « Avantages sociaux pouvant dégrader la compétitivité »... « Contraintes sociales » ... « Safran n'est pas là pour régler tous les malheurs du monde »... « Travailler mieux » ...
Homme pressé, Mr HERTEMAN ne pouvait consacrer plus d'une heure à cette rencontre avec les organisations syndicales de SPS. Après une brève introduction, il a abordé le sujet « H ».
Tout d'abord, il a bien indiqué que cette réunion n'avait pas de caractère officiel au sujet de H. Dans ces conditions, nous n'avons pas compris pourquoi il nous a refusé la présence d'un représentant syndical SUD SME alors que « demain ou après demain » nous serons tous H. En revanche, les prochaines dates importantes, le 5 octobre pour un Comité de Groupe et le 6 octobre pour un CE Extraordinaire à SPS, lanceront le processus. Sauf aléas, le regroupement de SPS et SME n'a jamais été aussi probable qu'actuellement.
 
Mais le PDG Safran a dit « soyons prudents, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ». Cette phrase illustre assez bien la situation et permet de savoir qui est le chasseur et qui est la proie.
 
« Beaucoup de travail en double ... Travailler mieux...»
 
M. Herteman a présenté le rapprochement entre SPS et SNPE comme « devant se faire intelligemment ». Il a rappelé que le sujet a commencé à être évoqué dans les années 70. Mais, comme le contexte actuel n'est pas mauvais, il est apparu opportun de réaliser ce rapprochement maintenant.  Pour argumenter, il s'est appuyé sur deux axes principaux : le développement de l'après M51 et Ariane 6 soutenue par le Grand Investissement pour le Futur.
 
La volonté affichée de Safran est de construire un leader mondial de la propulsion à poudre. Pour ce faire, il est nécessaire d'effectuer le rapprochement entre les deux sociétés. Il a répété à plusieurs reprises qu'il va falloir « Travailler mieux », en insistant sur le fait qu'il n'est plus possible pour une industrie qui veut prétendre être un leader dans son domaine d'avoir des doublons sur des activités.
En effet, il a précisé que seule la France fonctionnait avec un « propergoliste » et un « motoriste » issus de sociétés différentes. L'exception française semble vivre ses dernières heures. Ensuite, est venue la notion de rentabilité. Dans un premier temps, Roxel et le secteur automobile rentrent dans le périmètre du rapprochement (puisqu'ils sont actuellement rentables) mais pas BNC Bergerac.
SUD lui a fait la lecture du bilan des derniers rapprochements réalisés par le Groupe Safran en mettant l'accent sur la téléphonie Sagem et Molex (ex Snecma et Labinal) à Villemur-sur-Tarn.
M. Herteman a argumenté a contrario en s'appuyant sur le site de Fougères. Il a vanté le mérite d'avoir fait le nécessaire et orchestré une reconversion en avançant les montants d'investissements réalisés.
Mais, après de multiples échanges, et en nous appuyant sur son propre exemple, il a été forcé de reconnaître que « quelques » emplois ont disparu sans pouvoir nous donner le nombre. La logique industrielle et économique de Safran a eu raison de plus de 100 emplois CDI (sur 850) pour « travailler mieux ». Quant à Molex, il nous a répondu que le câblage automobile n'était pas un axe stratégique sauf que pour 300 familles c'était beaucoup plus que ça.
Nous lui avons demandé si l'activité airbags à SNPE allait suivre le même chemin que celui de Molex. Réponse : « tant que cette technologie sera discriminante (traduire par rentable) il n'y a pas de raison de s'en séparer ». Comprenne qui pourra, il suffit de se rappeler des Capteurs à SPS soit disant pas assez rentables et pas dans le « cœur » du métier.
 
SUD a abordé ses deux situations passées pour en venir à celle des 350 salariés de BNC Bergerac. Pour Mr Herteman, la réponse est sans équivoque : « BNC n'a rien à voir avec la reprise » et « Safran n 'est pas là pour régler tous les malheurs du monde ».
Cela démontre la stratégie Safran. Comme à l'époque pour Sagem Communication, Safran s'apprête à désosser le Groupe SNPE pour récupérer les activités rentables. Quant aux autres, il ne tient pas à s'embarrasser de « contraintes sociales ».
Hors réunion, il admettra que « la région de Bergerac est un bassin de l'emploi difficile ». Nous lui avons répondu que c'est une raison de plus pour que Safran envisage des solutions pour maintenir les emplois plutôt que de laisser un Plan de Sauvegarde pour l'Emploi (PSE) se mettre en place. Un PSE signifie à terme une fermeture du site BNC à Bergerac. Ce que Safran a fait à Villemur-sur-Tarn, le refera~t-il à Bergerac ?
Mais, dans l'avenir, rien ne garantit le maintien de toutes les activités au sein du projet H. La logique est implacable, quel que soit le projet industriel qui nous sera présenté, seule la rentabilité est de rigueur.
Quant au fait de vouloir supprimer les doublons d'activités entre SPS et SME pour « Travailler mieux », il n'y a pas besoin d'être énarque pour comprendre que l'intention de Safran est de réduire les effectifs. Il faut décrypter les expressions employées telles que « rationnaliser nos activités ... procéder à quelques ajustements ».
A SPS ou SME, personne ne pourra avoir l'assurance d'être épargné. Tous les secteurs d'activités seront impactés. Le message du PDG est clair : « il faudra faire ce rapprochement intelligemment » ... et « nous devrons travailler ensemble sur les contraintes sociales ». Les CONTRAINTES SOCIALES !
 
« Travailler mieux ... pour Gagner mieux ? »
Il nous était facile de faire la transition. Puisque Mr Herteman insistait sur le « Travailler mieux », SUD lui a demandé : « ...pour gagner mieux ? ». Nous lui avons remémoré le fait qu'il avait obtenu une augmentation de 300 000€ pour l'année 2010.
Aux yeux des salariés, cette somme paraît choquante en comparaison d'une augmentation générale à 30 € brut, sans oublier que pour certains cadres c'est 0€. Nous lui avons rappelé qu'à SPS ,comme dans beaucoup d'entreprises du Groupe, les accords de politique salariale 2010 n'avaient pas été signés.
M. Herteman a répondu que cette augmentation n'était pas pérenne (sans remettre en cause le montant). Il a tenu a précisé qu'il ne s'était pas auto augmenté mais que cette rallonge provenait d'une décision du Conseil d'Administration ... Quant à M. Ventre, volant au secours du PDG, il s'est félicité que, faute d'accord politique salariale, des accords d'intéressement aient été signés. Depuis quand les intéressements sont des mesures pérennes ?
«Travailler mieux ... pour Vivre mieux ?»
H devra se faire « intelligemment ». . . Alors que le PDG vise l'excellence technique et économique, il serait bon qu'il en soit de même sur le volet social.  Mais il a donné le ton en employant des termes forts comme « LES CONTRAINTES SOCIALES ». SPS et SNPE ont des statuts et acquis sociaux différents. Mais le PDG n'envisage pas de prendre le meilleur des acquis sociaux de chaque entreprise car « cela pourrait nuire à la compétitivité ».
H sera-t-il synonyme de fermetures de site, de perte d'emplois CDI, de recul des acquis sociaux ? Ces questions, nous devons oser nous les poser.
Hérakles ou H...
Contact Webmestre
sud.snpe@snpe-syndicat.fr
Les seuls combats perdus d‘avance sont ceux que l‘on ne mène pas
 



  
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