Hérakles-Pataquès
PETITS MEURTRES ENTRE AMIS
Nouveau polar de l'été
Article de l’Usine Nouvelle du 21 Juillet 2008 :
« Safran prêt à engloutir SNPE matériaux énergétiques :
le PDG en colère. La Société nationale des poudres et explosifs, groupe public voué à la défense des intérêts nationaux touchant à la dissuasion nucléaire, devrait bientôt céder sa branche stratégique « matériaux énergétiques » au groupe Safran. Son PDG Jacques Zyss a toujours été fortement opposé à ce démantèlement et fait tomber les têtes.
A la rentrée ou mi-2009, admettent plusieurs sources proches du dossier, la branche SME de la SNPE devrait passer sous les couleurs Safran.
C'est une vieille histoire : le projet Herakles visait déjà en 1999 à rapprocher les activités de propulsion solide de SNPE et la filiale de Safran, Snecma Propulsion Solide (SPS). Depuis sa nomination en juillet 2004, le PDG de la SNPE Jacques Zyss se bat contre ce projet, qui signifierait la désintégration de l'historique société publique, dont la nature très stratégique nécessite selon lui de sérieuses précautions.
Un projet auquel Safran s'accroche au contraire depuis bientôt une dizaine d'années : le groupe convoite l'expertise mondiale stratégique de la SNPE en matière de propergol, mélange explosif nécessaire au lancement des missiles et de la fusée Ariane.
Aujourd'hui, Jacques Zyss avale une énorme couleuvre : cette idée de rapprochement, très en vogue en moment de la catastrophe d'AZF à Toulouse (qui a eu pour effet collatéral l'arrêt de l'activité liée au phosgène de l'unité de la SNPE voisine), a été relancée par le ministère de la Défense.
Remerciés. Le PDG de la SNPE est dans une telle colère qu'il fait le vide autour de lui : selon des sources concordantes, Edouard Braine, directeur des relations extérieures et des affaires publiques du groupe, et Marc Stéphan, directeur des ressources humaines et de la communication, sont congédiés. Un troisième de ses collaborateurs serait sur la sellette.
Au comité d'entreprise de la Snecma, on acquiesce : « Ce sont des choses qui se disent, on sait qu'il va y avoir une fusion à la rentrée. Mais ici, on n'a aucune information claire et définie », explique-t-on. « La peur n'évite pas le danger, alors on attend ».
Avec ce rapprochement, le gouvernement semble vouloir suivre le modèle américain, seul challenger de la SNPE sur le terrain du propergol. « Aux États-Unis, les deux fournisseurs nationaux de propergols solides ATK et Aerojet sont propergolistes et motoristes » notait en juin dernier La Tribune.
« On ne découpe pas en quartiers une bête bien vivante, surtout lorsqu'on lui a confié une mission d'intérêt national » déclarait en avril Edouard Braine à l'Usine Nouvelle, en ajoutant « faire évoluer les schémas industriels sans précaution et pour des raisons purement financières présenterait le risque d'une perte de savoir-faire dramatique pour la France ».
Mais le porte-parole n'est désormais plus en odeur de sainteté à la SNPE. Et Safran, plus proche que jamais du but. » de Ana Lutzky
Beaucoup d’entre nous au moment des vacances ou le week-end aime se plonger dans un polar ou « se faire une toile » avec un bon policier ou regarder le soir pour se détendre de la journée de labeur une série policière à la télé.
Eh bien, depuis quelques jours la réalité de l’entreprise dépasse la fiction. Les « fins limiers » et « profilers » de la presse comme « L’Usine Nouvelle » sont à la recherche du mobile d’un « tueur en série » qui sévirait dans le Groupe SNPE.
Plusieurs directeurs auraient disparu du siège et ne seraient plus dans leur bureau. Après l’affaire d’Auto Plus, la journaliste de l’Usine Nouvelle prend de gros risques. A quand sa garde à vue ? A quand le nom de son indic ?
Sommes-nous dans la cour des Borgia ou dans un roman d’espionnage ? Rien ne filtre officiellement. Dans les couloirs du Groupe, les paris sont ouverts :
Qui sera le prochain ? Qui aura le courage de prendre une place à si haut risque ? Dans le combat des « requins » de l’industrie pour le contrôle du pactole de la dissuasion nucléaire il n’est pas bon être un simple « barracuda ».
Dans l’éventualité d’un futur regroupement c’est une manière très spéciale d’éliminer les doublons à froid.
Pour SUD, nous serons vigilants pour que des méthodes aussi expéditives ne soient pas employées avec l’ensemble du personnel. Une idée ! Et si un communiqué était publié, éclairant l’ensemble du personnel sur ces affaires, cela ne serait-il pas plus simple !
En attendant d’avoir peut-être une réponse, Bonnes vacances à tous ! Bon film ! Bonne lecture ! Bonne série ! Conseil d’amis : Gardez les clés de votre bureau si vous en avez un. On ne sait jamais !