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L'Article des Echos [16/10/08) :
 
Le gouvernement enclenche le rapprochement de Safran avec SNPE
 
Un article de la prochaine loi de programmation militaire va enclencher la privatisation de l'entreprise de chimie, point de départ du rapprochement avec Safran dans la propulsion nucléaire et spatiale.
Alors que le sort des 21% d'Alcatel-Lucent dans Thales fait débat, une autre opération structurante se dessine dans l'un des secteurs les plus sensibles de la défense nationale : la dissuasion nucléaire. Un article de la prochaine loi de programmation militaire 2009-2014 va en effet inscrire la SNPE sur la liste des sociétés privatisables, point de départ du projet de rapprochement avec Safran, a-t-on appris de sources concordantes.
Une fois la LPM votée, un décret devrait suivre, ouvrant la voix au passage des activités de défense du groupe chimiste, environ 300 des 693 millions d'euros de chiffres d'affaires, sous la coupe de celles du groupe aéronautique.
De quoi s'agit-il ? De constituer un pôle français unique de moteurs-fusées à propergol solide pour missiles balistiques et lanceurs spatiaux Ariane. Pour Safran, marier les activités de SNPE avec celles de Snecma relève de l'évidence, dans la lignée du modèle américain qui intègre fabrication de moteurs et du carburant (le propergol). Surtout au moment où démarre la production du nouveau missile nucléaire français, le M51.
Concrètement, la consolidation passerait par une fusion de Snecma Propulsion Solide (SPS, filiale 100 % Safran) avec SNPE Matériaux Energétiques (SME, 100 % SNPE), dénouant au passage un écheveau très compliqué de co-entreprises.
Reste à organiser la cession de la branche chimie civile de SNPE (Isochem notamment). Allié objectif de Safran dans cette affaire, Nexter (ex-Giat Industries) devrait au passage mettre la main au passage sur les 60 % de SME dans Eurenco, son fournisseur de poudres et explosifs en cours de recapitalisation.
 
Initié en 1999, ce projet, baptisé Herakles, est un véritable serpent de mer (" Les Echos " du 17 décembre 2007). Mais cette fois-ci, le gouvernement s'est rangé aux arguments de Safran. Le PDG de SNPE, Jacques Zyss - qui n'a pu être joint hier - a défendu pendant longtemps un schéma de consolidation concurrent, pour éviter le démantèlement du groupe qu'il dirige.
Baptisé Eureka, son plan passait par un regroupement des activités de propulsion françaises autour de SME, en incluant celles d'EADS, le maître d'oeuvre des fusées Ariane et des missiles balistiques. Sans succès. " La CFE-CGC comprend mal qu'on privatise des actifs aussi stratégiques alors qu'on nationalise les banques. Surtout au moment où Nicolas Sarkozy a réaffirmé son attachement à la dissuasion nucléaire et l'indépendance nationale ", a réagi Jacques Vella, coordinateur central groupe du syndicat.
Privatisation, détourage, transferts... tout cela devrait prendre au moins un an pour aboutir. Une seconde étape de consolidation du secteur de la propulsion stratégique pourra alors s'enclencher au niveau européen. Safran et SNPE sont effectivement liés avec l'italien Avio au travers de deux sociétés, Europropulsion et Regulus, pour la fabrication des " boosters " - ou moteurs latéraux - d'Ariane.
Alain Ruello
Tract du 27.10.08 : Halte aux Mensonges !
Tract Hérakles- Uic-salaires Oct 2008Tract 27.10.08
Hérakles
Non à la Privatisation de SNPE
  
NOUS VOULONS SAVOIR !
    
Les articles de presse se succèdent : les dirigeants de SPS confirment la fusion alors que la direction du groupe SNPE prétend contre toute évidence qu’il n’y a rien de nouveau, c’est inadmissible ! Le 16 octobre, un article du journal «LES ECHOS » affirme que la prochaine loi de programmation militaire inclura une loi de privatisation de la SNPE.
  
Toujours selon « Les  Echos », la loi de programmation militaire 2009-2014 a été approuvée par le Conseil de la défense de l’Elysée.  Cette loi devra être adoptée en Conseil des ministres le 29 octobre et soumise aux parlementaires avant le 1er budget triennal. Le vote définitif interviendrait début 2009.
  
Une première étape
  
Après ce vote, si les informations du journaliste sont réelles, une première étape du projet serait bouclée, la privatisation de la SNPE et la fusion avec SAFRAN entérinée. La défense nationale pourra, à l’issue de ce vote atterrir dans les mains du privé !!!
  
Dans cette première étape, que deviendront le CRB, EURENCO, PYROALLIANCE, STRUCTIL et le Secteur automobile ? La réponse expliquera sûrement le silence des dirigeants du groupe !
  
C’est pas fini !
  
Mais ce projet, aussi vieux soit-il, a toujours comporté deux étapes. Selon le journaliste, « une consolidation du secteur de la propulsion au niveau européen pourrait alors s’enclencher. » Ce qui veut dire que les salariés qui auront sauvegardé leurs emplois à la première vague ne seront pas pour autant tirés d’affaire.
  
Est-ce que dans un partage au niveau européen la France garderait le monopole de la poudre, de la propulsion et du nucléaire ?
  
Notre avis
  
Pour SUD, toutes les étapes de ce projet, de la privatisation au pôle européen ne peuvent se faire que contre l’intérêt des salariés, dans le plus grand mépris de nos emplois et de nos conditions de travail.
     
Il faut, dans un premier temps imposer à notre direction de sortir de son silence et faire valoir notre droit à être informés de ce qui se prépare quand c’est notre avenir qui se dessine.
  
C’est pourquoi les élus SUD du CE vont exiger la tenue d’un CE exceptionnel et réclamer la présence de Mr Zyss pour qu’il nous dise la vérité. SUD a contacté les autres syndicats pour adopter une démarche commune.
  
Nous espérons que Mr Zyss prendra ses responsabilités envers les salariés du groupe.
  
Que ce soit le cas ou non, SUD prendra les siennes et nous ne resterons pas dans l’attente.
 
Lire ce tract dans sa version diffusée (pdf)
Hérakles
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